Claude Lelièvre souligne la création ce jeudi 10 octobre, du Conseil Supérieur des programmes et relève son caractère inédit et historique, en particulier en ce qui concerne la composition de ce conseil.

Edgar Morin, souvenons-nous, a publié, en 1999, sous l'égide de L'UNESCO ce livre remarquable: " Les sept savoirs nécessaires à l'éducation du futur."

Voici quelques titres évocateurs de chapitres qu'il développe ensuite et qui, oui, pourraient être des principes organisateurs des enseignements

- Enseigner la condition humaine

- Enseigner l'identité terrienne

- Affronter les incertitudes (où nous voyons bien que nous-mêmes, nos ministres, les hommes et femmes politiques, n'avons pas appris à naviguer dans le doute...et les univers incertains...)

- Enseigner la compréhension... d'un texte simple, complexe mais aussi bien sur la compréhension d’une situation, de l'autre de son vécu...

- Enseigner l'éthique du genre humain ... la boucle individu...Société. "Enseigner la démocratie."

Albert Jacquard, disparu il y a peu, donnait ces recommandations dans un article paru aussi en 1999 et que P Watrelot nous livre à nouveau:

http://www.questionsdeclasses.org/?Moi-Albert-Jacquard-ministre-de-l.

Dans le préambule de ces propositions, il écrit:" L’Éducation Nationale ne doit pas préparer les jeunes dont l’économie ou la société ont besoin. La finalité de l’éducation est de provoquer une métamorphose chez un être pour qu’il sorte de lui-même, surmonte sa peur de l’étranger, et rencontre le monde où il vit à travers le savoir."

Il décline ensuite ce qui constitue aujourd'hui l'enlisement de notre école et sa non adaptation au monde d'aujourd'hui:

La compétition, les notes, la référence à la classe d'âge, le diktat de l'économie ...EXIT
Le travail en équipe, l'appui de la réflexion philosophique aux enseignants, un autre recrutement pour les grandes écoles... A DÉVELOPPER

Oui, la question des programmes est première et chaque proposition contient une visée, une conception de l’homme et de la société. Ainsi pour l’école primaire, derrière la question des fondamentaux, se cache une conception de l’enfant : adulte en miniature, petit singe à dresser, ou petit d’homme en plein développement capable de raisonnements que nous devons bien entendre pour les comprendre. (A ce sujet, ces raisonnements qui défient parfois notre logique d’adultes jugés comme enfantins, sont pourtant des passages obligés d’élaboration de leur propre pensée…voir par exemple " La mer est partie")

Or, pour le moment c’est la question des rythmes scolaires qui occupe le devant de la scène de façon politicienne et médiatique.

Oui, il est urgent de se demander quelle école nous voulons? Quels savoirs faut-il enseigner? Quels enseignants nous voulons former? Mais comme nous n'avons pas appris la démocratie, que nous disons y tenir mais sans en maitriser du tout la complexité… Que le modèle libéral a défendu un individualisme qui ne sait plus faire œuvre commune, je crains que nous ne puissions répondre à cette question...

Nous est-il possible de stopper nos hésitations, nos corporatismes, nos idéologies qui maintiennent l’école du 19eme siècle et d’œuvrer à une école digne de l’univers du 21eme siècle porteur de tant de défis passionnants pour l’intelligence collective et la poursuite du développement de l’humain?

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Les Sept Savoirs nécessaires à l'éducation du futur" Edgar Morin.